« C’est moi qui ai tué Emerence. Je voulais la sauver, non la détruire, mais cela n’y change rien. » La Porte est une confession. La narratrice y retrace sa relation avec Emerence Szeredás, qui fut sa domestique pendant vingt ans. Tous les oppose : l’une est jeune, l’autre âgée ; l’une sait à peine lire, l’autre ne vit que par les mots ; l’une est forte tête mais d’une humilité rare, l’autre a l’orgueil de l’intellectuelle. Emerence revendique farouchement sa liberté, ses silences, sa solitude, et refuse à quiconque l’accès à son domicile. Quels secrets se cachent derrière la porte ? J'ai entendu parlé de La Porte pour la première fois grâce à une collègue : elle avait adoré ce roman et, en poussant un peu plus loin la recherche, j'ai appris qu'il avait été récompensé par le prix Femina Étranger en 2003. Le résumé était assez tentant alors j'ai décidé de me lancer dans cette lecture. La narratrice - dont nous ne connaissons pas le nom - est une écrivaine mariée, sans enfants et qui, dans le but de se focaliser entièrement sur ses écrits sans être dérangée par les travaux ménagers, engagea Emerance en tant que domestique. C'est sur cette relation, qui dura près de 20 ans, que l'intrigue se concentre. Comme l'indique la quatrième de couverture, on ne pouvait trouver deux femmes plus différentes : si la narratrice est cultivée et ouverte à tous les domaines, Emerence a des opinions radicales sur tout, se désintéresse de bien des choses et possède un caractère si particulier et solitaire qu'elle n'a jamais laissé quiconque franchir le pas de sa porte. LA porte. Autant ne pas faire de mystères : la porte est belle et bien restée fermée pour moi. Je ne suis pas parvenue à rentrer dans l'histoire en dépit de l'écriture de l'auteure qui est belle et riche. J'ai traîné ce livre de quelques 350 pages - trois fois rien par rapport à mes lectures habituelles - pendant trois semaines avant d'abandonner. Et oui... Je ne suis même pas arrivée au bout de ce roman à succès et ce n'est pas faute d'avoir essayé ! Mais, quand j'ai constaté que j'avais à peine dépassé la moitié du livre et que je peinais toujours à tourner les pages, j'ai préféré renoncer : il y a beaucoup trop de livres pour s'attarder sur ceux qui ne nous captivent pas. Tout de même surprise de mon désintérêt face à cette lecture qui est décrite comme un chef-d'oeuvre, je suis partie en quête d'autres avis afin de comprendre ce qui avait vraiment séduit. J'ai cependant relevé quelques commentaires de personnes qui, comme moi, n'avaient pas adhéré à ce roman. D'autres disaient que la première centaine de pages avait été difficile mais qu'ensuite, le roman avait gagné en intérêt. Du coup, j'aurais peut-être dû poursuivre ma lecture pour l'apprécier réellement. Néanmoins, ce qui est majoritament ressorti des avis positifs sur La Porte est l'intérêt que représente le personnage d'Emerence. Or, pour moi, tout le problème venait d'elle. Comme je l'ai dis précédemment, Emerence est une femme âgée ayant des avis bien tranchés, un désintérêt total pour la plupart des domaines intellectuels et culturels et une forte tendance à imposer sa façon d'agir. Dès le début et jusqu'au passage où je me suis arrêté, j'ai eu un gros problème avec ce personnage. Je n'ai pas apprécié sa façon d'être, son caractère particulier et sa manière de tenir tête à sa patronne tout en critiquant ouvertement des choses qui tenaient à coeur à la narratrice, comme ses écrits. Le jackpot a sans doute été quand la narratrice et son mari ont recueilli un chien : Emerence lui donna un nom, pas celui qu'avait choisi ses maîtres, le gava de nourriture et le battit lorsqu'il eut un comportement qui ne lui convenait pas. Ce comportement que je déteste dans la vie réelle, je le retrouvais avec ce personnage que je n'appréciais déjà pas. Et cette partie de sa personnalité était difficile à oublier car Viola - le chien - est un personnage à part entière du roman qui apparaît très régulièrement. Je vous rassure tout de même : la maltraitance animale n'est pas évoquée puisque, bien loin d'être effrayé par Emerence, le chien lui porte un amour infini. De même, lorsque la narratrice conduisit sa domestique sur un plateau de tournage, celle-ci eut pour seul commentaire que le cinéma était une supercherie, une imposture... Bref, je n'arrivais pas à supporter les réactions de la vielle femme. Vous l'aurez compris, je n'ai pas aimé les excentricités d'Emerence, ses avis, son attitude... Bref, tout ce qui, je le pense, était censé la rendre attachante aux yeux du lecteur ou au moins susciter un intérêt, ne m'a pas atteint. Je suis passée complètement à côté de sa relation avec sa patronne, de sa personnalité... De l'objectif du roman. Je ne désire cependant pas vous couper toute envie de lire ce roman : s'il a été récompensé, s'il a reçu autant d'avis positifs, c'est que c'est un bon livre. En revanche, ce n'est pas un livre pour moi, tout simplement. Je vous invite tout de même à découvrir la plume de Magda Szabo car, même si je n'ai pas adhéré à l'intrigue, cela reste très bien écrit. Et, qui sait, peut-être que, suite à ma critique d'Emerence, vous serez curieux de découvrir ce singulier personnage par vous-même ? Si vous souhaitez découvrir La Porte, je vous invite à vous rendre dans les librairies indépendantes près de chez vous ou encore sur Leslibraires.fr !
2 Commentaires
Margaux
7/5/2017 18:16:30
Raaah... Ce livre me tente depuis qu'il est sur tables... Je verrai plus tard si je tente l'aventure. Mais je suis curieuse de découvrir la plume et l'histoire.
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Marine
7/6/2017 19:27:26
"Autant ne pas faire de mystères : la porte est belle et bien restée fermée pour moi."
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